« Nathalia ; Telling lies just to feel happy

S'écroulant sur le sable qui bordait la mer qui allait et venait doucement avec un bruit agréable et doux, Jaleah rigola de bon coeur, bien que la situation était quelque peu gênante. Ben oui, Dean était tout de même au dessus d'elle, et cette proximité fit accélérer son rythme cardiaque. Elle soupira ensuite en souriant, mais elle n'eut le temps de rien faire d'autre, que son ami s'approchait déjà vers son visage, et doucement, elle sentit les lèvres du jeune homme sur les siennes. D'abord surprise, elle déglutit et écarquilla les yeux. Pourtant, elle ne le repoussa pas, même si son coeur était au bord de l'infarctus, même si cela ne se faisait pas vraiment entre amis. Elle ne saurait dire pourquoi, mais après ce moment de déstabilisation, elle n'empêcha pas ses mains d'aller se poser sur les joues de Dean, et de l'approcher d'avantage, pour ensuite passer ses avant bras autour de son cou. Elle sentit par la suite quelque chose lui caresser la joue, ce qui produisit des milliers de frissons parcourir l'ensemble de sa peau à une vitesse folle. Elle aimait cette sensation, qu'elle n'avait encore jamais ressentit, même avec ses quelques petits amis - qu'on peut compter sur les doigts d'une seule main. Jaleah ne savait pas si elle devait avoir peur de ressentir ça, ou au contraire se réjouir. Et surtout, elle n'arrivait pas à mettre de nom sur ce sentiment, qui se propageait dans tout son corps.

Le baisé prit fin quelques secondes plus tard. La brunette releva les yeux vers ceux de Dean, et rougissant et se mordillant la lèvre inférieur, elle affichait une incompréhension. Non en ce qui concernait le comportement du jeune homme, mais du comportement à elle. Elle aurait sans doute dut le repousser, au lieu de lui rendre son baisé. Mais le problème, c'est qu'elle en avait été incapable, et aussi qu'elle n'en avait pas envie. Ce qu'elle avait eut comme sensation durant ce moment, c'était indescriptible, mais elle s'était sentit bien. Et là, elle se sentait comme libérée d'un poids qui lui emprisonnait l'estomac depuis quelques semaines. Depuis qu'elle avait revus Dean en fait. Mais elle ne savait pas vraiment si c'était l'émotion d'avoir retrouvé un ami d'enfance, ou si c'était un sentiment beaucoup plus fort et intense. Elle n'en savait rien, d'où ce visage d'incompréhension qui se lisait à présent sur elle.
Dean se rendit sans doute compte de ce qu'il venait de faire, car de la peur se lisait soudain dans ses yeux, et il roula sur le côté pour se retrouver à côté de Jaleah. Cette dernière se redressa et se mit en tailleur, regardant le jeune homme qui avait à présent son visage dans ses mains. Durant quelques secondes, un silence bien plus que pesant s'installa entre eux, sans qu'aucun ne reprit la parole pour le briser. Qui aurait pu prévoir que cette journée allait se terminer comme cela.

Relevant les yeux pour regarder un point fixe devant lui, Dean semblait effondré, déstabilisé et choqué de ce qu'il venait de faire, sans doute sans s'en rendre vraiment compte. Puis, il posa son regard vers Jaleah, qui ressentit un léger frisson lui parcourir la colonne vertébrale. Il dit alors qu'il était désolé. Fronçant les sourcils, et penchant légèrement la tête sur le côté pour montrer une fois de plus son incompréhension, elle ne cessait de se repasser le baisé dans sa tête, en ressentant les mêmes frissons et la même chaleur eu creux du ventre. Il reprit ensuite la parole, pour dire encore une fois qu'il était désolé, mais qu'il ne le regrettait pas. S'en suivit une déclaration d'amour, dans laquelle il lui avouait qu'il l'avait toujours aimé plus qu'en tant qu'ami, et il ajouta qu'il savait très bien qu'il ne pouvait pas l'obliger à l'aimer elle aussi, et qu'il ne la méritait pas, et il termina en répétant une deuxième fois les mots magiques, que toutes les filles rêvent d'entendre dans leur vie par d'autres personnes que leurs parents ou leurs frères et soeurs : je t'aime. Cette révélation tomba dans l'air comme un poids de deux cent kilos, qui venait de d'effondrer sur le sable. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle ait pu être aussi naïve pour ne pas faire le rapprochement entre la jalousie de Dean, sa manie de la protéger dès qu'il était près d'elle, avec les sentiments qu'il pouvait ressentir pour elle. Stupide. Elle se trouvait stupide. Et idiote par la même occasion. Et dire que toute les fois qu'elle le touchait, qu'elle se jeter presque dans ses bras quand ils avaient réussis une bêtise ou battu l'équipe adverse lors d'un sport, il souffrait comme pas possible, et elle ne se rendait compte de rien. Elle ressemblait presque au bourreau, qui faisait souffrir le condamné à mort pendant des heures et des heures avant de lui donner le coup de grâce. Rectification, Jaleah le faisait inconsciemment - même si elle avait quand même du mal à l'avaler - et c'était pas pendant des heures qu'elle le faisait souffrir, mais pendant des années. Qui sait depuis combien de temps il était amoureux d'elle en secret, sans qu'elle ne se doute de rien, et se comportant comme une amie devrait se comporter en tant normal. Combien de fois avait-il imaginé qu'un jour, il ait le courage de vider son sac, de soulager sa conscience, ou de l'embrasser comme il venait de faire à l'instant. Jaleah se trouvait cruelle, et elle s'en voulait d'avoir fait subir tout ça à son ami.

Elle releva les yeux vers Dean, qui semblait attendre qu'on l'emmène à l'abattoir tellement il semblait triste et apeuré. Elle le fixa quelques secondes, alors que ses lèvres s'entrouvrirent et qu'elle disait des mots qu'elle pensait réellement.

- Pourquoi m'obliger ?

Le jeune homme sembla surpris de ces paroles, qui étaient remplis de sincérité. Elle se rendit enfin compte de ce qu'elle ressentait également pour lui, depuis qu'il l'avait interpellé devant le bâtiment scolaire dans lequel elle avait vécut 3 longues années. Doucement, elle se rapprocha de Dean, qui était quelque peu déstabilisé à présent. Jaleah posa sa main sur la nuque du jeune homme, et le rapprochant de son visage, déposa une seconde fois ses lèvres sur les siennes. Les mêmes frissons qu'auparavant apparurent aux mêmes endroits, la même chaleur naquit dans son ventre et son coeur reprit sa course effrénée. Elle en était convaincue à présent : elle l'aimait.